Certes le titre est accrocheur, voire un peu provocateur,
mais la mésaventure ci dessous racontée par une amie, justifie totalement cette question !
VOICI LES FAITS OBJECTIFS :
l’amie souhaite rendre visite (aller retour de 100km) a sa mère, quasi centenaire en Ehpad. Etablissement accessible par une route d’un km entre 2 carrefours.
Arrivée à l’un des carrefours : longue file de caravanes de gens du voyage en direction de l’Ehpad et accès bloqué par plusieurs voitures de la police nationale.
Choix de tenter le 2ème accès. Bonne idée puisque de ce côté voie totalement libre jusqu’à l’Ehpad, mais une voiture de police bloque l’accès au carrefour.
Alors commence un dialogue surréaliste !
Amie : elle explique son souhait de faire les 200m totalement dégagés qui la sépare de l’Ehpad.
Policière : interdiction de passer, ce sont les ordres
Amie : mais pourquoi, que se passe t-il ?
Policière : un groupe de gens du voyage s’installe et nous bloquons la circulation des véhicules pour faciliter le passage des caravanes
Amie : mais je m’arrête a 200m, c’est dégagé. Ma mère m’attend, je ne peux la prévenir. C’est stupide de m’interdire …
Policière : Tentez votre chance de l’autre côté.
Amie : De l’autre côté ! mais j’en viens, et une file de caravane bloque toute la route, plus les voitures de vos collègues en travers. Et il reste peu de temps avant la fermeture.
Policière : Ce sont les ordres, dégagez la route , vous gênez.
Amie : Appelez vos collègues, votre chef et demandez lui
Policière : Je n’ai pas leur numéro
Amie : Ce n’est pas possible, vous avez bien un moyen de communiquer avec vos collègues
Policière : Oui, mais il y a d’autres priorité que vous, circulez !
ET là un événement nouveau : la policière recule et laisse passer 2 caravanes de gens du voyage. Et bien sûr le ton monte un peu.
Amie : Comment, vous m’interdisez le passage pour faire 200m dégagés jusqu’à l’Ehpad et vous laissez passer les caravanes (avec au loin une file de caravanes dans les 2 sens)
Policière : Ce sont les ordres, dégagez la route
Amie (qui a son tour bloque le passage d’une 3eme caravane) : C’est inadmissible, appelez vos collègues et laissez moi passer
Policière : Non, circulez et dégagez, ou j’appelle du renfort
Amie : OK, appelez des renforts, je porte plainte contre vous, les citoyens ne vous paient pas pour faire cela. Quel est votre matricule …
L’amie laisse finalement laisser la 3ème caravane et regagne son véhicule.
Après un peu d’attente (dans son véhicule, la policière a t-elle joint ses collègues ?), finalement la policière fait signe de passer en lançant un « mais c’est exceptionnel »
Amie : merci Madame !
CE QUI AURAIT DU SE PASSER
on peut imaginer le scenario idéal : la policière a spontanément l’intelligence de comprendre la situation, à savoir qu’autoriser une grand-mère à parcourir 200m totalement dégagés pour voir sa mère centenaire en Ehpad n’est pas de nature a troubler l’ordre public, ni même l’installation des gens du voyage. Et elle laisse passer dès la première explication.
avec une variante : si elle ne veut réellement prendre aucune responsabilité, aucune initiative, elle appelle ses collègues pour avoir des consignes sur ce cas apparemment imprévu par la police nationale : en effet, celle-ci aide les gens du voyage a s’installer mais elle n’a pas imaginé qu’un dimanche après midi, des visiteurs peuvent vouloir rejoindre l’ehpad à 200m du 2eme carrefour.
LA MORALE
plusieurs questions posées par cette mésaventure !
* dans une période ou l’on dit que notre police nationale manque de moyens, la priorité est-elle réellement de mobiliser plusieurs véhicules et équipes pour faire la circulation sur une petit route secondaire afin de faciliter l’installation de gens du voyage ?
* apparemment le respect des ordres « à la lettre » prime sur toute forme d’intelligence, sur toute forme d’initiative pour savoir s’adapter aux cas manifestement imprévus (mêmes s’il paraissent naturels et évidents),
ainsi le titre qui pouvait passer pour une boutade est une réelle question « un policier a t-il le droit d’être intelligent? »
* l’histoire ne dit pas si la policière a changé d’avis seule ou après échange avec ses collègues, mais une chose est certaine : si la citoyenne amie avait obtempéré sans discuter les ordres policiers, elle aurait perdu un temps précieux sur sa visite à sa mère (voire suppression totale de la visite !), ce qui est inadmissible, ce n’est pas la mission de la police nationale : abus de pouvoir manifeste, erreur de compréhension de sa mission. A l’inverse, il a fallu hausser le ton et menacer, bref s’énerver un peu pour faire triompher le bon sens. La police devrait comprendre naturellement sans besoin de cette « petite insistance »
Les forces de l’ordre se déclarent souvent « mal aimées », mais elles le cherchent bien et le méritent avec ce type de comportement.
COINCIDENCE ! 5 jours après, une autre mésaventure avec la police pour la même amie.
Le contexte = autoroute à 3 voies, elle roule sur celle du milieu, c’est clairement un non respect du code de la route.
Mais cela partait d’un bon sentiment : personne sur la voie de gauche, et voie de droite laissée libre pour faciliter l’entrée d’autres véhicules via une bretelle à cet endroit.
L’incident : 2 motards de la police nationale roulant exactement sur la ligne entre voie de gauche et voie centrale (alors qu’il n’y a personne à gauche). Le premier double mais le 2ème frôle mon amie et tape volontairement le véhicule avec son rétro. Très surprise par le bruit et le choc, elle se rabat brutalement sur la file de droite coupant la route au véhicule entrant via la bretelle.
Heureusement plus de peur que de mal, mais à nouveau l’application « à la lettre » de la réglementation a pris le pas sur le bon sens. C’est la priorité du policier !
Au lieu de comprendre ici la courtoisie de faciliter le passage d’autres usagers, sans aucun point négatif (au delà du fait de ne pas être réglementaire), ce policier a préféré d’abord prendre un gros risque pour lui (mon amie, surprise, aurait pu faire un écart à gauche et le renverser)
et aussi le risque d’accrochage entre 2 véhicules suite à l’effet de surprise qu’il a provoqué.
Même question : un policier a t-il le droit d’être intelligent ?