Avec Covid, gouvernement et élus ont décidé de fermer bars, restaurants, stations de sports d’hiver, remontées mécaniques , etc.
Etait-ce une bonne idée ? C’est une bonne question mais ce n’est pas mon propos du jour.
Toutefois une chose est certaine : ces décisions ont privé bon nombre de personnes et entreprises de leurs revenus habituels.
Qu’à cela ne tiennent, gouvernement et élus ont a priori bien réagi en déclarant « nous ne laisserons personne sur le bord du chemin, quoi qu’il en coûte ».
Cela, c’est la théorie. En pratique regardons quelques cas précis « sur le terrain » avec les acteurs suivants :
Jacques investit ses économies dans des produits financiers complexes liés au CAC40 et pour skier, il loue un appartement de vacances directement à Jean, retraité qui compte sur ces loyers pour compléter sa modeste retraite. Stéphane ne skie pas, c’est un investisseur qui, dans le même immeuble de montagne, est propriétaire de plusieurs appartement qu’il fait gérer par l’organisme Pierre et Vacances bien connu (ou similaire) = contrat de location sur 9 ans.
Covid arrive.
Pour Jacques, tout va bien . Le CAC40 reste au plus haut, pas d’impact Covid, et Jean est tenu de lui rembourser sa location de vacances annulée (respect des règles gouvernementales). Aucune perte pour Jacques.
Pour Jean, investir dans l’économie réelle (un appartement) n’était pas une bonne idée puisque depuis mars 2020, fini le complément de retraite espéré, et les charges de l’appartement sont toujours à payer. Aucune aide de la collectivité malgré le « nous ne laisserons personne sur le bord du chemin, quoi qu’il en coûte ». Non seulement son investissement ne lui rapporte rien, mais cela lui coûte avec les charges à payer.
Pour Stéphane propriétaire et loueur d’appartements similaires, on pourrait penser que c’est la même chose, ce serait logique. Pas du tout car il a un contrat pluriannuel avec un organisme de type « Pierre et Vacances ». Dans ces contrats, l’organisme PV paie toutes les charges et en plus lui verse un loyer.
Avec Covid et la fermeture des stations ou remontées, pas de miracle, PV ne loue plus les appartement en gestion, plus d’entrée d’argent, comme pour Jean.
TOUTEFOIS quelques grosses différences :
* en tant que loueur à des particuliers, le petit retraité Jean ne bénéficie d’aucune aide, alors que PV bénéficie de l’aide de la collectivité (je n’ai pas étudié le détail de ces aides mais au moins un prêt de 240 millions d’euros)
* en tant que propriétaire d’appartement, le petit retraité Jean ne bénéficie d’aucune aide, alors que l’investisseur Stéphane ne paie pas les charges et va quand même toucher une partie des loyers : éventuel règlement judiciaire ultérieur, mais déjà une offre PV dans ce sens vers les propriétaires. Sans doute une perte mais bien moindre que pour Jean (voire pas de perte du tout si la justice condamnait PV à payer l’intégralité des loyers en plus du paiement des charges déjà acquis)
* pour le petit retraité Jean, la collectivité exige qu’il rembourse ses locataires, tout en payant les charges. Cette même collectivité condamnerait sans doute PV a payer une partie des loyers aux propriétaires bien que PV paie déjà les charges et n’utilise pas les appartements (raison pour laquelle PV fait une proposition amiable pour évider une procédure en justice)
ALORS QUELLE EST LA LOGIQUE DE TOUT CELA ?
La seule certitude, c’est que si vous êtes un petit (ici Jean le petit retraité), les puissants qui font les règles de la collectivité trouveront toujours une bonne raison pour vous laisser sur le bord du chemin.