La loi de la jungle, la loi du plus fort, est ce notre nouvel avenir irrémédiable ?
Et pourtant la démocratie, la devise « liberté, égalité, fraternité », ont pour ambition de mettre en place une organisation collective bien différente …
Depuis déjà de trop nombreuses années, nous savons qu’il existe des « zones de non droit », c’est à dire des quartiers dans lesquels la collectivité tolère le non respect du droit (trafic de toutes sortes, zones dans lesquelles les forces de l’ordre n’interviennent pas, etc.). Ecrire « la collectivité tolère » est d’ailleurs probablement inexact, car si les actions et décisions des « décideurs au pouvoir » affichent et permettent effectivement cette tolérance, est-ce réellement le souhait de notre collectivité ? J’en doute !
Mais l’épisode actuel « Covid19″ aggrave et confirme cette situation. En effet, qu’observons-nous ?
D’une part,
un monsieur allant chercher son pain à vélo écope d’une contravention pour non respect du confinement. Et pourtant à vélo, il reste moins longtemps dehors et côtoie moins les autres,
une dame écope également d’une contravention pour non respect du confinement en allant acheter un croissant, car ce n’est pas un besoin essentiel. Certes on peut vivre sans croissant mais pourquoi l’obliger a prendre aussi une baguette si elle n’en a pas besoin !?
D’autre part,
les autorités annoncent clairement un assouplissement des mesures de confinement dans certains quartiers « chauds » afin de maintenir la paix sociale.
Que déduire de tous ces exemples ?
Dans une démocratie et une bonne organisation, la règle est égalité et fraternité. Et la collectivité a en charge de faire appliquer les règles communes à tous.
Hors dans les exemples, c’est une autre règle qui s’applique !
Face au monsieur à vélo ou la dame au croissant, les autorités sont les plus forts et font appliquer les règles (avec même sans doute un peu trop de zèle)
Dans les quartiers chauds, de « non droit », les autorités ne sont pas les plus forts (divers exemples de caillassage de tout ce qui porte un uniforme), donc tolérance et non application des règles communes, en fait abandon de la partie au profit du plus fort.
OUI VOUS AVEZ BIEN COMPRIS, ce ne sont plus les lois de la démocratie, mais la loi du plus fort, la loi de la jungle qui s’appliquent.
Certes, cela reste encore limité (et certains diront qu’ils ne faut pas dramatiser pour quelques contraventions un peu excessives, quelques zones chaudes).
Mais la tendance existe depuis de nombreuses années et se développe.
Nous aurions également pu citer les manifs et grèves de ces derniers mois ou la position de force de quelques uns permet d’imposer la volonté d’un petit nombre à la grande majorité.
Donc si certaines règles d’organisation collectives sont mauvaises, injustes, etc. (oui, il y en a), changeons les ! dans le calme et la concertation.
Mais ensuite appliquons les règles à tous.
Certains diront « nous n’avons pas les moyens de faire … »
Allons donc ! Nous intervenons dans divers endroits du monde contre des forces bien équipées et entrainées, et avec les forces des polices municipales et nationale, de la gendarmerie, de l’armée, nous n’aurions pas les forces pour neutraliser quelques dizaines, centaines (rarement milliers) de délinquants de certains quartiers.
Une fois assaini, passage au quartier suivant, etc…
J’entends « ce n’est pas le rôle de l’armée de … »
Mais si l’ensemble de ces moyens collectifs permettent d’atteindre l’objectif, pourquoi s’en priver ? Ce serait stupide !
ET JUSTE UN PEU DE BON SENS : que ce soit dans la lutte contre le COVID, ou plus généralement, n’est-il pas prioritaire de faire respecter l’ordre dans une zone de non droit, que de mettre quelques contraventions « discutables » même si cela est plus facile et sans risque.
Décideurs, moins de cinéma et un peu plus de courage dans vos décisions.