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Economie, politique, société … c’est FASTOCHE ! une nouvelle approche, juste avec bon sens

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Vous vous dites « l’économie, la politique, le droit, c’est compliqué, c’est une affaire d’experts, je ne comprends pas bien toutes ces choses PIB, taux de prélèvement, super brut, balance commerciale, retraite par répartition et par points, etc. Je laisse cela aux spécialistes … »

 

En quelques pages, je vais essayer de vous convaincre que

NON ce n’est pas compliqué !

NON il ne faut pas déléguer ces sujets à quelques experts !

OUI nous devons prendre position sur toutes ces règles qui influencent directement nos vies

PAS BESOIN d’avoir faire de longues études d’économie, de politique ou autres

IL SUFFIT de savoir lire, de savoir s’informer et surtout de REFLECHIR AVEC BON SENS

Allez, c’est parti …

 

 

REFLECHIR AVEC BON SENS

OUI mais comment commencer ?

Simplement en nous regardant, en regardant autour de nous.

Nous existons, nous mangeons, … bref nous consommons.

Nous consommons des biens et des services.

Nous achetons par exemple un jean (un bien) et nous prenons le train (consommation d’un service)

 

Pas de miracle, si nous pouvons consommer ces biens et services, c’est que d’autres les produisent. D’autres ont fabriqué le jean et nous l’ont vendu, d’autres ont construit le train, les rails, la gare, … sans oublier le conducteur du train qui doit agir au quotidien.

 

Nous pouvons noter un temps globalement assez court entre la production et la consommation. Votre yaourt a été préparé quelques jours avant. Si le conducteur de train arrête de produire (cf. les grèves récentes !), la consommation de train s’arrête immédiatement.

 

Certes, vous pouvez me faire remarquer que vous venez d’acheter votre maison construite il y a plus d’un siècle (donc consommation possible sans production récente). Mais en fait, avec votre argent, le vendeur va peut-être faire construire une maison neuve, ou va le dépenser en voyages autour du monde, bref votre consommation va quand même en final correspondre à une production du moment.

 

Tout cela pour dire que nous vivons dans un système essentiellement de répartition : globalement, nous nous partageons chaque année la production de l’année. Les quelques décalages temporels restent marginaux. Et un bon moyen de vous convaincre, si vous ne l’êtes pas encore, est toujours de regarder le quotidien : quelques grévistes, quelques quarantaines pour le coronavirus, etc.   et même si vous avez capitalisé des fortunes, plus moyen de voyager, plus moyen de vivre normalement, bref plus moyen de consommer si la production courante s’arrête.

 

Continuons de nous regarder ! En France, la durée de vie moyenne serait de 84 ans.

Découpons cette durée de vie en 3 périodes : jeunesse, vie active, retraite.

De manière un peu arbitraire, disons que la jeunesse va de 0 à 22 ans, que la vie active dure 40 ans et donc qu’il reste 22 ans de retraite.

Je profite des chiffres cités ici pour préciser que de nombreuses autres informations chiffrées vont suivre. Non pour vous noyer dans les chiffres mais juste pour illustrer concrètement les choses. Si vous vous informez et si vous réfléchissez, vous aurez peut-être envie de prendre des données légèrement différentes. On trouve en effet des variations selon les sources, la discussion est donc possible. Mais soyez convaincus et vérifiez vous-mêmes que même en ajustant ces données, cela ne remet pas réellement en question ni la démarche, ni les conclusions.

 

Revenons à notre découpage d’une vie en 3 périodes : jeunesse, vie active, retraite.

En France, nous sommes environ 67 millions de consommateurs, mais qui produit ?

Bien sûr ni les jeunes, ni les retraités mais les actifs.

Ce sont les actifs qui produisent. Ces actifs sont, pourraient être, entre 24 et 30 millions selon que l’on compte ou pas les chômeurs et emplois partiels.

Estimons tout de suite les jeunes à une vingtaine de millions et les retraités à 17 millions. Total 67 millions de consommateurs, le compte est bon.

 

Il n’y a donc pas de miracle, c’est bien la production assurée par 24 à 30 millions de personnes qui doit être partagée entre 67 millions de consommateurs

 

Bon, en pratique, on ne partage pas directement la production. Ce serait un troc ingérable ! comment partager avec des consommateurs le travail d’un ingénieur, d’un professeur de collège, etc.

 

Il y a donc un truc bien pratique pour faciliter ces partages : l’argent !

 

Et la mécanique, bien sûr vous la connaissez, mais rappelons la ici :

 

  • Tout actif qui produit un bien ou un service perçoit en contrepartie une rémunération que nous allons appeler le « super brut ». C’est la somme que sa société (au sens entreprise qui l’emploie) mais aussi la société (au sens collectivité française) trouve équitable de débourser pour bénéficier du service rendu par l’actif, par le travailleur.
  • Le super brut est donc une somme d‘argent dont la valeur représente la valeur du bien ou service produit par l’actif.
  • Autant il était difficile de partager les services d’un ingénieur, professeur, etc., autant il est facile de partager son équivalent sous forme d’argent
  • Ainsi l’ingénieur, le professeur ne gardera pas l’ensemble du super brut reçu, mais seulement un net payé inférieur qu’il utilisera pour sa propre consommation.
  • La différence entre super brut et net payé (= les prélèvements) permet de partager en donnant un pouvoir de consommer (pouvoir d’achat) aux inactifs (= les jeunes et les retraités)

 

Tout l’enjeu dans l’organisation d’une vie collective est donc de définir ces règles de partage : quelle sera la part des jeunes, celle des retraités, celle des actifs ?

 

Nous venons de voir que sur une vie de 84 ans, seulement 40 ans sont utilisés pour produire. Dit autrement, en une petite moitié de vie, nous devons produire pour consommer pendant cette période active, mais aussi pour l’équivalent de nos consommations pendant nos périodes jeunes et retraités.

Les parts respectives des actifs, jeunes et retraités restent à débattre, et les chapitres suivants proposeront des règles possibles, mais on peut raisonnablement penser que la répartition sera liée au temps :

jeunes pendant 22/84 ans mais « débutant » moins payé avant début de carrière = environ ¼ pour les jeunes,

actifs pendant 40/84 ans = environ la moitié pour les actifs

et retraités pendant 22/84 ans, moins nombreux que les jeunes mais expérimentés mieux rémunérés en fin de carrière, donc retraites correctes = environ ¼ pour les retraités

 

Précisons par exemple un scénario possible.

Sur la base

  • d’une durée de vie moyenne de 84 ans répartie comme proposé en 22 ans de jeunesse, 40 ans d’activité et 22 ans de retraite
  • d’un salaire moyen mensuel français de 2250 euros net payé (27 000 euros annuels) = info internet 2020
  • avec une progression moyenne de 70% sur les 40 ans (info internet), cela fait donc un début de carrière à 1666 euros en moyenne, et une fin de carrière à 2833 euros toujours en moyenne, en supposant une progression linéaire
  • 67 millions de consommateurs dont 30 millions d’actifs, 17 millions de retraités, 20 millions de jeunes
  • Un salaire moyen net de 2250 euros fait pour 30 millions d’actifs une masse nette de 810 milliards (net à payer pour permettre aux actifs de consommer)
  • Fin de carrière moyenne a 2833 euros. Prenons pour objectif une retraite à 100% du salaire moyen de 2250 euros, il faut pour 17 millions de retraités une masse nette de 459 milliards. Un retraité n’ayant jamais eu d’augmentation (paie fin de carrière = début de carrière = moyenne) aura ainsi une retraite égale à 100% de sa rémunération. Un retraité moyen ayant l’évolution standard « progression linéaire de 70% », partant à 62 ans après 40 ans de cotisations,  passera d’une paie fin de carrière de 2833 a une retraite de 2250 (soit presque 80% du dernier revenu, ce qui est mieux que dans la majorité des cas actuels)
  • Si pour la partie jeunesse (ou leurs parents responsables), on se fixe l’objectif d’un revenu égal a 100% de celui du début de carrière moyen donc 1633 euros, cela fait pour 20 millions de jeunes une masse globale de 392 milliards
  • Au total, le super brut des actifs devra donc être de 810+459+392 = 1661 milliards d’euros,  Cela donne ainsi un taux super brut/net payé de 1661/810 = 2.05 très proche, mais inférieur de l’actuel (cf. étude figaro qui dit ratio 2.35 en 2019). Notre scénario imaginaire n’est donc pas totalement farfelu en terme de coût du travail, puisque vu d’une entreprise actuelle, le taux de prélèvement a le même ordre de grandeur avec même plutôt une baisse.

Ce super brut total des actifs de 1661 milliards annuels pourrait être la nouvelle définition du PIB national. C’est d’une part la valeur de tout ce qui a été produit, et d’autre part la contrepartie « pouvoir de consommer » qui a été remise aux producteurs en échange de cette production. Par construction les 2 notions sont équilibrées, le pouvoir d’achat est équivalent à la valeur des biens et services à consommer. Gage d’équilibre financier et de stabilité.

 

Et 1661 milliards, ce n’est pas si loin des 2200 milliards du PIB officiel actuel qui prend en compte des notions d’impôts en plus.

 

 

Dans ce scénario, certes avec quelques hypothèses arbitraires pour l’instant (le débat reste ouvert), nous voyons que notre répartition du pouvoir de consommer serait le suivant

jeune pendant 22 ans, 392/1661 milliards = 23.6% pour les 20 millions de jeunes, environ le quart déjà évoqué

actif pendant 40 ans = 810/1661 = 48.8% pour les 30 millions d’actifs, environ la moitié déjà évoquée

et retraité pendant 22 ans = 459/1661= 27.6 % pour les 17 millions de retraités, environ le quart déjà évoqué

 

Sur son super brut dépensé par la société qui l’emploie, l’actif
* cotise à 23.6% pour financer la jeunesse (éducation nationale incluse comme nous le verrons plus tard). En fait, il « rembourse » ainsi la consommation de sa période « jeune »,
* 27.6% pour les retraites. En fait il économise pour consommer dans sa propre phase de retraité.
* et bien sûr garde 48.8% pour sa propre consommation durant sa vie active

 

Nous ne sommes qu’au début, mais déjà nous pouvons émettre quelques avis sur des sujets d’actualités : prenons par exemple la réforme des retraites en cours, largement contestée par les avocats.

Le discours des avocats est le suivant « nous sommes autonomes, notre caisse et équilibrée et nous ne demandons rien à personne, laissez nous cotiser à seulement 14%, ne nous imposez pas le taux de 28% universel »

Ils sont très astucieux, car présenté ainsi, l’argumentation semble logique, de bon sens, et arrive malheureusement à convaincre de nombreux français.

 

En réalité, comment font les avocats pour payer des retraites correctes, avec de faibles cotisations, tout en assurant l’équilibre de leur caisse.

 

C’est très simple, il bénéficie de la période de grande expansion actuelle de la profession (est-ce une bonne chose ? un autre débat !). Avec 4 actifs pour un seul retraité, il est évident que de petites cotisations suffisent (à comparer aux 24M d’actifs globaux pour 17M de retraites globaux). Mais il est certain que ce ratio de 4 actifs pour 1 retraité ne peut-être que très passager.

Et si chaque profession était aussi égoïste, les informaticiens des années 1970 auraient fait une caisse autonome des informaticiens (aucun retraité informaticien à l’époque donc zéro cotisation !) et même aujourd’hui les informaticiens actuels se mettraient en grève pour contester le taux universel de 28% proposé dans la réforme ! Car faible pourcentage d’informaticiens retraités dans cette autre profession en plein essor.

Mesdames, messieurs les avocats, un peu de décence SVP, et jouez le jeu, comme les informaticiens, l’universalité est la seule solution équitable. Ne cherchons pas en permanence à profiter égoïstement de conditions favorables dont nous n’avons pas à vous attribuer le mérite. Avocats, si votre caisse de retraite est équilibrée, ce n’est pas grâce à votre bonne gestion mais simplement parce que la collectivité permet de développer votre profession.

 

Votre taux de 14% que vous défendez en bloquant le système de justice n’a pas de sens. Pas équitable ni réaliste de vouloir financer 22 ans de retraite avec si peu de cotisations. Le taux de 28% de la reforme officielle, identique au taux de 28% dans le scénario décrit ci-dessus est plus crédible car plus proche de la répartition en fonction du temps de vie évoqué au début (en gros un quart de sa vie en tant que retraité = un quart du pouvoir de consommer, mais pas seulement 14%)
Ami lecteur, il y a seulement 5 pages, en savais-tu assez pour avoir un avis éclairé sur la grève des avocats, avais-tu une argumentation pour leur répondre, avais-tu un avis sur la volonté affichée du gouvernement pour limiter la part des retraités à seulement 17% du PIB, etc.

 

Maintenant, tu sais que la position des avocats, qui semblait pleine de bon sens, n’est pas réellement défendable, que la réforme des retraites en cours comprend des points positifs (le besoin d’universalité, le taux de cotisation à 28% qui semble un bon ordre de grandeur) mais aussi des points négatifs (la part des retraités à 17%, mais il y en a d’autres que nous allons voir juste après …).

 

Alors, finalement, c’est simple, savoir lire, s’informer et réfléchir avec bon sens !

On continue …

Mais vos premiers commentaires seront déjà les bienvenus ….

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2 Commentaires

  1. Kerloch

    14 décembre 2020 à 8 h 14 min

    Bonjour

    donc si j’ai bien compris ont produit 2200 milliards PIB et on consomme 1661 milliards

    donc ma question où passe le reste 539 milliards ?

    Merci pour votre réponse

    Répondre

    • lecoindubonsens

      16 août 2021 à 17 h 00 min

      Bonjour

      Pour commencer, mille excuses pour ce retour 8 mois après votre message !
      Il y a très peu de commentaires, donc je ne les suivais pas et je ne découvre le vôtre que maintenant.
      Pour être totalement honnête vous êtes le seul ! donc le premier, merci pour cela !

      Pour en revenir à votre question, j’ai effectivement écrit « Et 1661 milliards, ce n’est pas si loin des 2200 milliards du PIB officiel actuel qui prend en compte des notions d’impôts en plus. »

      les 1661 milliards correspondent au budget annuel (total des productions = total des consommations) qui ressort du scénario présenté en exemple avec des montants de rémunérations, des pourcentages d’actifs, de jeunes et de retraités, des hypothèses sur ls montants des retraites et les aides à la jeunesse. Bref le budget dans ce nouveau monde, meilleur, que j’imagine. Mais ce n’est qu’un exemple, on arriverait a un total légèrement différent en prenant d’autres hypothèses sur les rémunérations, et donc sur les prix des biens et services. Par définition, on pourrait appeler PIB ce nouveau budget.

      les 2200 milliards correspondent aux PIBs officiels de ces derniers temps, avec la définition actuelle du PIB, définition complexe qui inclue entre autres des notions d’impôts et de taxes.
      Expliquer la différence entre ces 2 valeurs n’a donc pas réellement de sens.

      MAIS
      * les comparer montre quand même que les ordres de grandeurs sont similaires, le scénario imaginé, chiffré et proposé n’est pas totalement en dehors des clous
      * prendre pour PIB le total de la production, ou le total (en principe très proche en lissant sur la durée) de la consommation, avec la définition donnée serait bien plus clair et compréhensible pour tous

      Dit autrement, la mécanique est
      - le seul revenu est celui du travail
      - mon travail crée un bien ou un service de valeur 1 euro, je reçois une rémunération brute de 1 euros (équilibre entre production et conso)
      - prélèvement de x centimes sur mon euro brut pour financer les jeunes et le retraites = permettre aux jeunes et seniors de consommer aussi
      - bilan de l’année, production 1 euro, conso 1 euro partagé entre actifs jeunes et seniors

      Au plaisir de nouveaux échanges …

      Répondre

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