Ne montrons pas en permanence nos differences : danger GROUPE
Exemple des pratiques religieuses
Que certains ressentent le besoin d’avoir une religion, et de la choisir à leur guise, pas d’objection, c’est l’application du principe « pour chaque être humain, liberté de pensée et d’action ».
Quand la pratique se limite aux pensées, aux rites dans le cercle privé de la famille ou des amis, ou dans un lieu de culte dédié à cela, pas de problème.
Là où cela devient plus délicat, c’est quand la pratique est ostentatoire voire exubérante, quand la pratique des uns impose des contraintes à ceux qui ne pratiquent pas cette religion. La religion peut alors paraitre provocante, dominatrice et donc source de conflits.
Certains d’entre vous pensent déjà à une religion ou il est question de voile, de visage masqué, d’horaire de piscine par sexe, de menus spéciaux à la cantine de l’école, la prière dans la rue la tête en bas et les fesses en l’air, etc.
C’est effectivement un bon exemple, mais j’en prendrai un autre.
Celui d’une religion qui me fait penser à une anecdote de mon enfance. Quand j’étais gamin, je me rappelle de récits sur les tribus primitives d’Afrique ou Asie (j’ai oublié) dont les membres s’infligeaient des contraintes un peu bizarres : par exemple la femme girafe qui s’étire le cou avec des anneaux, les sacrifices de poules sur des fourmilières, …
Cette religion, dont les membres sont pourtant souvent présentés comme des êtres fort évolués, de bons techniciens et ingénieurs, de bons médecins et de bons commerçants, s’imposent de curieuses pratiques. Certes ces pratiques sont dans l’environnement moderne actuel, mais comment peut-on aujourd’hui accepter ces contraintes que j’ai découvertes en côtoyant des adeptes de cette religion :
Je faisais visiter un appartement, question « y a-t-il une autre entrée dans l’immeuble ? », car le samedi, pas question d’appuyer sur le bouton électrique pour ouvrir la porte. « Monsieur, il faudra voir avec le syndic, c’est illégal, c’est une atteinte à la liberté religieuse »
« Je vais mettre un aimant pour bloquer, il suffira alors de pousser », et ainsi la pratique religieuse de l’un rend inopérant le système de sécurité d’accès mis en place par la copropriété. Tant pis pour la centaine d’autres copropriétaires !
Naturellement, le samedi, pas question de prendre l’ascenseur, on monte par l’escalier. Pas question d’appuyer sur le bouton pour allumer la lampe, c’est l’éclairage à la bougie.
Dans cet appartement loué, il y a tout le nécessaire de cuisine. « Inutile, nous prenons des assiettes en carton, car nous ne mangeons pas dans des assiettes que nous ne connaissons pas » … pourtant très propres
Responsable d’une équipe, nous avions parfois des interventions à faire le samedi. Refus catégorique des adeptes de cette religion. « Que les autres sacrifient une partie de leur weekend familial pour travailler, pas de problème, mais moi non, c’est religieux »
Nous avons un point important et urgent à traiter, mais les informations n’arriveront que demain samedi : « pas question, je ne décroche pas le téléphone le samedi »
C’est quand même surprenant qu’un être réputé intelligent, vivant dans une société dite civilisée et moderne,
Puisse d’une part accepter et s’imposer ces pratiques qui semblent stupides pour le non adepte, car aussi bizarres que les pratiques de certaines tribus, mais elles au moins, on les reconnait clairement comme primitives et sous développées.
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Mais si ces pratiques se limitent à son strict périmètre, même sans les comprendre, je suis prêt à les admettre au nom de sa liberté, c’est son choix pour être heureux.
Puisse surtout, d’autre part, oser demander aux autres de supporter de telles contraintes, et ce par respect pour sa religion. C’est non recevable. Pas question de bloquer le système d’entrée de l’immeuble. Pas correct de neutraliser un jour par semaine pour les urgences et besoins professionnels …
Par ailleurs, dans la première religion citée, la polémique porte souvent sur le voile, mais pourquoi ne pas en dire autant de la kipa, du chapeau et des anglaises qui revendiquent sa différence de manière tout autant ostentatoire.
Vous l’avez compris, je pense que pour favoriser la paix, et la meilleure cohabitation entre les groupes, ici religieux, chacun doit être libre de penser et agir.
Mais, sans aller jusqu’à cacher ses convictions, chacun doit faire en sorte que ses choix n’aient pas d’impact sur les autres : fini le voile et la kipa, fini la pause pour la prière, fini le refus de vivre normalement le vendredi, le samedi ou le dimanche (selon les religions ) avec les non adeptes, fini de vouloir des horaires de piscine par sexe, fini les menus spéciaux à l’école, etc.
Ces pratiques, qui s’étalent dans la vie sociale, mettent bien en avant les différences, le refus de ressembler à l’autre, et sont de nature à irriter et donc à provoquer des conflits.
La proposition est donc
« Ne montrons pas en permanence nos différences, pour ne pas irriter et provoquer »
Ce chapitre porte sur des exemples de communautés religieuses, mais le principe semble valable pour tous les groupes.
Examinons le principe dans un domaine plus léger que la religion, prenons le football et les supporters. Que ces supporters portent le maillot du PSG et de l’OM dans le stade, qu’ils déploient des banderoles pendant le match et entonnent des chants à la gloire de leurs équipes, quoi de plus normal. C’est la définition même du supporter, et c’est leur liberté d’être « supporter » de telle ou telle équipe.
Mais imaginez que ces groupes de supporters affichent ostentatoirement leurs convictions 24h/24 et 365 jours par an, si vous n’êtes pas fans de football, ou pire supporter d’une autre équipe, n’est-ce pas une source d’irritation et de conflits possibles ? Le principe s‘applique bien ici aussi.
« Ne montrons pas en permanence nos différences, pour ne pas irriter et provoquer »