Les 35 heures : pas de problème, soyons logiques.

Les 35 heures.
Que dit-on au bar du commerce sur le sujet ? mais aussi dans les milieux réputés sérieux de l’économie et de la politique.
 Les 35h vont vers un bon partage du travail, cela permet de créer des emplois
 35h, la cause des malheurs de la France, baisse de compétitivité, perte de marchés, la raison de la décadence
 35h, impossible à mettre en oeuvre pour les artisans et petites entreprises
 Cela renchérit le coût du travail, impossible de lutter contre les autres pays
Les positions sont souvent tranchées et fermes, parfois même un peu passionnelles et violentes, elles freinent les possibilités de dialogues, d’échanges, de réflexions communes constructives. Tentons quand même l’exercice :
 Baisse de la compétitivité par rapport aux autres pays ? Entre 39 et 35h, l’écart est d’environ 10%. Dans une mondialisation du commerce, ceux qui déclarent que « les 35h sont la cause du déclin de la France » sont les mêmes que ceux qui citent le smic vers 200/300 euros en Roumanie, le nôtre est 300% plus élevé. Ceux qui citent des pays asiatiques avec des salaires de 1 ou 2 dollars par jour, notre salaire moyen français est donc environ 3000% plus élevé (50 euros contre 1500 ?). Ecart 300%, 3000%, … est ce bien sérieux de faire une histoire pour 10% de plus ou de moins. Le problème est évidemment ailleurs.
 Renchérissement du coût du travail ? Vous dites « si l’on donne le même salaire pour 35h que pour 39h avant, c’est évident, le coût du travail est plus cher, même pas la peine de poser la question ». Posons la quand même ! Prenons le cas d’un petit commerce qui ouvrait 39h par semaine, et qui décide de s’adapter aux 35h en n’ouvrant que 35h. Financièrement cela ne change rien coté salaire. Peut-être le client est pénalisé car il devra s’adapter aux nouveaux horaires. Réduira-t-il sa consommation et le chiffres d’affaires du commerçant ? A votre avis, renoncerez-vous à votre baquette quotidienne si le boulanger ouvre l’après-midi à 15h48 au lieu de 15h ? Oui, mais il faudra vendre le même nombre de baguettes en 35h qu’en 39h avant : oui, mais une partie non négligeable du temps n’était-elle pas perdue péniblement à attendre le client, une optimisation n’est-elle pas possible et même bienvenue ? Bien sûr, il faut s’adapter à chaque cas particulier, mais le négatif n’est pas irrémédiable.
 Prenons le cas d’une grande entreprise, et même généralisons, prenons l’ensemble des entreprises. Avec les 39h, elles donnent un certain montant en contrepartie de ce travail à leurs salaries.
Avec les 35h, elles donnent le même montant aux salariés. Donc elles ont perdu !
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Non, car avec les 39h, sous formes de taxes et prélèvements de tous poils, elles payaient aussi les montants nécessaires à la survie des chômeurs (n’oublions pas que s’ils ne produisent pas, ils consomment quand même) Avec par exemple les 35h, et en supposant que le chômage a disparu, il faut naturellement que toutes ces taxes et prélèvements disparaissent également pour retrouver l’équilibre.
Ce livre a pour ambition de donner quelques pistes pour atteindre cet objectif.