L’argent n’a aucune valeur
C’est l’un des principes énoncés, et vous dites « pas d’accord, l’argent a de la valeur, puisque si j’en ai, je peux m’offrir les nombreuses choses qui m’intéressent ».
Je vous propose alors d’imaginer un rêve : vous venez de gagner une très grosse somme en jouant avec FDJ. Sympa comme proposition, vous me suivez ! Que faites-vous ? Comme le montre avec humour la pub FDJ, vous dites « au revoir » à votre patron et vous décidez de ne plus travailler, de ne plus produire, inutile pour vous, vous êtes désormais très riche. Et vous achetez une belle maison, une grosse voiture, vous faites des voyages dans des endroits paradisiaques, généreux vous offrez de nombreux cadeaux à votre entourage, bref vous faites ce que vous voulez, mais une chose est certaine c’est que vous êtes devenu un consommateur, et même un très gros consommateur (vous êtes riche, vous pouvez) qui ne produit plus de « biens et services » en contrepartie.
Dans ce rêve, j’ai oublié de vous dire une chose. N’ayez pas peur, vous avez bien gagné le gros lot chez FDJ, mais vous n’êtes pas seuls : tous les français ont également gagné le gros lot (bon d’accord, c’est une hypothèse absurde, mais nous sommes dans un rêve, donc je me permets de la faire). Vous dites « c’est sympa, c’est un beau rêve, tout le monde va être aussi heureux que moi » Par sûr ! Car que font donc tous ces autres gagnants ? Eh bien, comme vous bien sûr, ils profitent de leurs gains, et ils consomment à volonté selon leurs envies. Comme vous, ils ne produisent plus, inutile, ils sont riches, pas besoin de travailler.
Alors il faut bien sortir du rêve et revenir dans la réalité. Puisque dans ce chapitre, nous raisonnons dans le périmètre France, tous ces gagnants français veulent consommer, mais qui va construire la maison de leur rêve, la voiture convoitée, qui va piloter l’avion de leur voyage, … encore plus terre à terre, qui va leur fournir de quoi manger ?
Vous êtes malins et vous me faites remarquer « si tous les français ne travaillent pas mais sont riches, pourquoi ne pas tout acheter à l’étranger et faire travailler le reste du monde qui cherche à vendre ? ».
Quelques semaines effectivement, on peut sans doute poursuivre un peu le rêve. Mais croyez-vous réaliste un monde dans lequel les français seraient entretenus de manière durable par le reste du monde, sans rien donner en échange. Ce ne peut être qu’un rêve.
N’est-ce pas la meilleure preuve que l’argent n’a pas de valeur : vous en avez énormément, mais vous ne pouvez rien consommer.
Produire de l’argent n’a pas de sens, vous pouvez en produire autant que vous voulez, vous ne le mangerez pas et vous aurez faim ; même en en faisant une grosse pile, cela vous protégera mal de la pluie ; même en en absorbant matin midi et soir, l’argent ne guérira pas votre maladie ; et même en s’asseyant dessus ou en les agitant au bout de vos bras, les gros billets ne vous permettront pas de faire Paris Marseille rapidement.
Ce qui a de la valeur, ce sont les biens et les services, et il faut les produire. Même en imaginant une robotisation/automatisation maximale, les humains doivent pour l’instant encore travailler pour cela.
Attention, dire que l’argent n’a pas de valeur ne signifie absolument pas que l’argent est inutile et que l’on peut donc s’en passer. Au contraire, l’argent est un formidable outil d’échange.
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En effet, imaginons que pour vous le bonheur, c’est manger du pain et rouler à vélo sur la piste cyclable de votre ville. En contrepartie, vous travaillez dans un fastfood et votre production, c’est la fabrication et la vente de hamburgers.
Si l’argent n’existait pas, comment allez-vous troquer ce que vous faites, la fabrication et la vente de hamburgers, contre du pain, un vélo et la réalisation de la piste cyclable ? Ne cherchez pas, il n’y a sans doute pas de solution.
L’argent est donc utile et même indispensable, mais il ne faut surtout pas vouloir lui faire jouer un autre rôle que « faciliteur d’échange ».
Pour permettre ces échanges, il faudra donc créer de l’argent (à volonté, peu importe la quantité puisqu’il n’a aucune valeur en soi), mais aussi et surtout créer un système de valeurs, et un système de gestion des choses collectives (exemple gérer la rue et ses trottoirs, sa piste cyclable) :
Combien d’argent donner contre un pain, combien donner à celui qui fabrique le pain ?
Pour le pain, mais aussi pour le vélo et le hamburger, bref pour tout.
Que dois-je donner en échange de mon passage sur la piste cyclable, en apparence c’est gratuit, je ne donne rien, et pourtant il faut bien récompenser (donner de l’argent en contre partie) à ceux qui l’ont construite et la mette à ma disposition.
Ce livre propose quelques solutions pour cela.
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